lundi 2 juillet 2007

Il ne suffit que d'une fois



Le Rockwell Commander 114 est un avion américain. Un quatre places à train rentrant. Une vitesse de croisière de 160 nœuds. La semaine dernière, à Moorabbin, un élève CPL travaillait avec son instructeur sur cet avion. Dernière séance avant le lâché. Derniers exercices de maniabilité. Derniers décrochages.

Il a mis un peu trop de pied où il n'en fallait pas. Un peu trop de manche aussi. Le Commander est passé en vrille dos. L'instructeur a repris les commandes, et a appliqué du pied contraire. L'avion n'est pas sorti.

Il a accéléré la vrille, et répété la procédure.

Cette fois-là, l'avion est sorti, violemment. Il est repassé ventre sans qu'ils aient vraiment le temps de comprendre comment.

En quelques secondes à peine, ils avaient perdu près de 3000 pieds. Ils ont récupéré l'avion à 1800 pieds au dessus du sol. De la chance.

C'est étrange, et un peu grisant aussi, de penser que dans ces machines, tu joues ta vie à une pression de palonnier. En aviation plus qu'ailleurs, une seule fois suffit.

Cet après-midi, j'ai emmené deux collègues de boulot jusqu'à Tooradin, où quelques autres amis étaient aussi venus boire un café. Tooradin est un petit aérodrome privé au Sud-est de Melbourne, à quelques dizaines mètres seulement de l'océan.

Il y avait du monde, alors j'ai essayé d'expédier mon circuit de piste. Ca s'est terminé trop haut en base. Et trop vite en courte finale. Dans l'axe, et sur le plan, mais juste un peu trop vite.

Ca passait. Je suis sûr que ça passait.

J'ai remis les gaz.

Il ne suffit que d'une fois.


See you bientôt,


PS: Vous ne m'en voudrez pas, j'ai évité les noms.

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