jeudi 25 octobre 2007

Golden Gate

(in English)

Souvent, le soir, je vais voir se coucher le soleil du haut des Berkeley Hills. De là, on a une vue imprenable sur la baie; et vu sous cet angle, le soleil a une belle couleur rouge quand il tombe dans l'océan juste sous le Golden Gate Bridge.

Je suis allé voler par là bas cet après-midi. Je ne sentais pas de négocier les clairances pour la classe B de SFO international, et pour la classe C d'Oakland, alors j'ai préparé mon vol pour tout faire en classe Echo.

Je suis parti de Palo-Alto, où il y a une base du West Valley Flying Club, l'un des plus grands "aéroclubs" du monde. Départ plein ouest, pour un "Left Dumbarton Departure". De suite, l'océan Pacifique. Je prends à peine le temps de faire un salut de la main, parce que de l'autre côté, à Tooradin, petit aérodrome australien au bord de l'océan, il est dimanche matin, et que j'ai des copains qui sont sûrement partis y prendre le petit-déjeuner.

Il est temps de commencer à jongler avec les altitudes. J'étais à 3500 pieds pour passer le relief. Il faut maintenant que je reste au dessus de 2000 pieds à cause d'une "wildlife zone", mais aussi en dessous du plancher de la zone Bravo de SFO qui est ici à 2100 pieds.

Bientôt, je passerai à la verticale du Golden Gate Bridge, bien prudemment à 2500 ft, pendant que plus bas, en dehors de la wildlife zone, juste devant le pont, un pilote de 152 tourne entre 500 et 1000 pieds.

En cas de panne, aucune chance pour lui de rejoindre la plage.

Mais dans un pays où les deuxièmes chances n'existent pas, où un faux pas peut te gâcher la vie, une panne moteur n'est certainement pas ton plus grand souci, donc tu profites de ton mieux des libertés qu'on te donne...

Mais surtout sans glisser, parce que juste derrière le Golden Gate, au nom évocateur, la première chose que tu vois, bien avant Angel et Treasure Islands, c'est la mythique prison d'Alcatraz. Voyez-y ou non un avertissement...

Il y a longtemps, la "Golden Gate" désignait l'entrée du port de San Francisco, où a été construit le célébrissime Golden Gate Bridge.

Au pays des billets verts, c'est un joli nom, Golden Gate. Je n'ai jamais su si c'était en hommage à ce coucher de soleil flamboyant, ou en l'honneur des pépites d'or que les immigrants avaient l'espoir de trouver de l'autre côté.

Alors, poésie ou capitalisme? Je crois que je préfère ne pas savoir.

Le mec qui, plus haut sur la colline, fait construire sa baraque à 20 millions de dollars doit avoir la réponse.

Celui qui, en bas, devant la porte du Safeway, crève de froid sans couverture médicale aussi.

See you soon,

P.

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